Cette réaction a été soumise à Cri De Cigogne par un internaute qui a souhaité garder l'anonymat
Je vous écris en réaction aux événements survenus au Niger dernièrement, le rapt et l’assassinat des 2 jeunes français. Pour être clair, je tiens à souligner que ces faits, tragiques et révoltants à plus d'un titre, sont tout simplement inadmissibles. Mais aujourd'hui s'il y a quelque chose qui me désole le plus, c'est bien le sacrifice non reconnu des forces de sécurité nigériennes, qui ont perdu au moins 3 hommes lors de cette intervention.
En effet, alors que les médias français ne cessent de diffuser témoignages et déclarations à propos des otages assassinés au Niger, nulle part il n'est fait mention des militaires nigériens ayant sacrifiés leur vies en tentant de sauver les otages. Je connaissais personnellement un de ces militaires tombés sur le champ de bataille; un ami d'enfance. Et aujourd'hui tout ce que je perçois c’est un air de minimisation et pire encore une sorte de culpabilisation du Niger et des nigériens qui, à mon humble avis, n’ont absolument rien à voir avec le terrorisme. Car il s'agit bien là d'actes terroristes posés par des terroristes, les mêmes qui auraient pu faire exploser une bombe à Paris ou kidnapper des journalistes en Afghanistan. C’est dire que ça pouvait arriver n’importe où. Un expatrié français vivant au Niger écrit à ce propos : « J’ai connu, en 2002, un pays pacifique, d’une courtoisie spéciale, d’une civilité remarquable, où les usages (quels que soient les conflits par ailleurs) tissent autour des hommes un douillet environnement de proximité, de voisinage bienveillant, d’humanité, en somme. Où les voisins jouent aux dames ou à la belote, où les quartiers partagent fêtes et deuils, où les gardiens vous saluent par votre nom au bout de quelques jours, où chacun est lié à tous et où, même un étranger, comme moi, est inexorablement aspiré par cette chaude émulsion collective…. Mais je sais qu’AQMI a gâté notre Niger, notre tranquillité, notre esthétique de la paix... » Et il conclut en ces termes : «Le Niger est engagé dans ses propres projets et besoins. Qu’AQMI retourne au diable d’où il vient!»
Pour ma part, je pense qu’il est grand temps de mettre un terme à cette situation intolérable. Sans vouloir jeter l’opprobre sur les autorités maliennes qui n’ont peut être pas les moyens de mater ces brigands d’un autre âge, je me permets de faire cette réflexion : « le Mali est moins vaste que le Niger, et pourtant je vois mal ce dernier permettre à des terroristes de trouver refuge sur son territoire… ». Quel qu’il en soit, il est impératif que les pays sahéliens règlent cette question une bonne fois pour toute, pour pouvoir davantage se concentrer sur les multiples défis qui les attendent.
Pour finir je présente mes plus sincères condoléances et ma profonde compassion aux familles des disparus.
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