Par Abdoul-Aziz SAÏDOU
La situation de crise au Mali se maintient et connaît ces jours-ci une évolution pour le moins inattendue. Pendant que les forces armées africaines se préparent, en toute légitimité, mais peut-être en toute prudence et mesure, à s’assumer sur le terrain du défi qui est le leur au Nord du Mali, la grande surprise (qui n’en est pas vraiment une), est la soudaine et brusque intervention armée de la France. Sans mandat légitime autre que la requête d’un gouvernement malien qui lui-même jouit d’une légitimité républicaine contestée, et au nom d’une prétendue volonté d’aider « un pays ami » (?). Pourtant, la France avait elle-même déclaré, auparavant, qu’elle n’aura d’intervention que logistique, et cela en soutien aux forces africaines. Le soutien logistique s’est transformé en combat lourd, aérien et terrestre, en première ligne, et avec un zèle et un auto-démenti qui cache à peine la précipitation et la prétention impérialiste.